Notre rédacteur en chef, GUY, nous a proposé un compte rendu du stage des 20 et 21 mai 2012 ,qui se révèle être une précieuse fiche technique, bien utile pour nos créations à venir.
Stage PATINE à l'Oasis la Canal, LORGUES, les 20 et 21 mai 2012.
Initiation animée par Claudia Serantes, plasticienne, formatrice de patine sur métal au Conservatoire des ocres de France.
La patine est la couleur que prennent les objets sous l'effet du temps. Par extension, le mot désigne également une peinture transparente destinée à harmoniser la couleur et les nuances d'un objet. Lorsqu'on utilise une peinture transparente ou un vernis en guise de patine, on cherche à reproduire l'effet du temps. Les meubles peuvent être patinés, le marbre, le bois, mais aussi le cuir, et le métal. (Définition Wikipédia)
Les techniques et produits utilisés remontent à l’époque byzantine.
Les principaux ingrédients que nous allons utiliser :
· Blanc de Meudon (épaississant, charge)
· Colle (colle de peau de lapin, caséine du lait, mixtion à dorer)
· Pigments (terres de différentes couleurs)
· Gomme laque (protection des images)
L’outillage est succinct :
· Pinceaux de largeur 50 mm, plus fins pour les travaux délicats, en poils de martre (idéalement) pour les applications de feuilles métalliques
· Papier abrasif grades 80, 120, 180.
· Ciseaux
· Chiffons propres
· Bocaux en verre, assiettes (non en carton)
Préparation de 3 supports bois pour la réalisation d’échantillons.
Après découpe, les supports, en contreplaqué, sont soigneusement poncés (2 faces + 4 cotés) On termine avec un papier abrasif très ‘‘fin’’ (grade 180). La qualité du poli de la surface s’apprécie par le passage du doigt ; aucune aspérité ne doit subsister.
Pour la préparation du bois il y a toujours deux couches de colle :
Enduction d’une première couche de la préparation (de base), à réaliser de la façon suivante :
Dans un pot en verre transparent (genre pot de confiture de 250 g) qui sera placé dans un bain Marie à environ 45°C, on dépose :
· 2 cuillérées à soupe de poudre de colle de peau de lapin
· de l’eau chaude jusqu’à atteindre un remplissage à 50% du bocal
· 4 cuillérées à soupe de Blanc de Meudon
On mélange le tout avec une cuillère, en s’assurant de la bonne température du bain Marie.
Enduction d’une deuxième couche de la préparation de base comme ci-dessus mais avec 8 cuillerées à soupe de blanc de Meudon au lieu de 4.
Les inclusions impliquent souvent 2 couches supplémentaires sans oublier le ponçage entre chaque couche.
Cas de l’inclusion d’une image.
· Après séchage de la première couche, le support reçoit une deuxième couche de la
· préparation de base. (2 faces + 4 cotés)
· Découpe de l’image qui est ensuite enduite de gomme laque, blanche, (de la partie visible uniquement)
· Application de l’image sur le support que l’on vient d’enduire d’une deuxième couche de la préparation de base. On maroufle très délicatement pour chasser les bulles d’air.
Cas de l’inclusion d’une pièce de dentelle.
Après découpe, la pièce de dentelle est immergée dans la préparation de base puis est positionnée sur un support présentant une première couche de la préparation de base, sèche.
Réalisation d’une préparation pour inclusions.
· 2 cuillérées à soupe de poudre de colle de peau de lapin
· De l’eau chaude jusqu’à atteindre un remplissage à 50% du bocal
· 8 cuillérées à soupe de Blanc de Meudon
Cette préparation, plus épaisse, permet de faire disparaitre, éventuellement, l’espace sur son pourtour, entre l’image et son support, de former un congé autour des éléments de dentelle, de fixer des éléments solides. (perles)
Inclusion de perles.
Après avoir repéré les sites d’implantation des perles, on y laisse tomber une grosse goutte de cette deuxième préparation puis on y inclue la perle. Eventuellement, après séchage, un congé peut être réalisé au moyen d’un pinceau fin ou avec un bout de bois affuté.
Collage feuille métallique sur un support.
Ingrédients nécessaires :
· Mixtion à dorer
· Talc pour sécher les doigts qui doivent être très propres et secs pour les manipulations des feuillets métalliques
· Tampons (à partir de chiffons propres) pour l’enduction de la gomme laque et de la mixtion à dorer.
On dépose, au tampon, d’abord de la gomme laque sur la zone à dorer (dans notre cas un morceau de dentelle) puis, au pinceau, de la mixtion à dorer. On laisse sécher jusqu’à l’obtention d’une surface ‘’collante’’. Test au doigt. (coté de l’auriculaire).
A partir d’une feuille au format commercial, on découpe des bandes de petite largeur pour faciliter les manipulations. Cette opération est aisée si l’on prend soin de placer la feuille métallique entre deux feuilles de papier. On peut appliquer la feuille métallique dès que la surface est collante mais considérer que le séchage n’est effectif qu’au delà de 10 à 12 heures.
L’application de la feuille métallique (nous avions du cuivre et de l’or) s’effectue après avoir retiré la feuille de papier supérieure. Au moyen d’un pinceau fin et souple, on fait glisser la feuille Cu (ou Au) sur la feuille de papier inférieure, en faisant adhérer, par tapotements, un bord de cette feuille Cu (ou Au) sur la surface collante après l’avoir judicieusement positionnée. On retire délicatement la feuille de papier, on tapote légèrement la feuille métallique jusqu’à ce que sa surface ait complètement adhéré. On recommence l’opération jusqu’au recouvrement total de la zone à dorer. Le séchage sera alors de 6 heures minimum.
Le transfert sur une surface métallique (objet en zinc par ex.) relève de la même méthodologie ; les temps de séchage sont à augmenter.
Patine.
Elle est le résultat des différentes opérations visant à créer des effets par l’application de plusieurs couches, plus ou moins transparentes, de couleurs, éventuellement différentes. La production de ces effets se réalise au moyen de 2 pinceaux ; le premier apporte de la matière, le second extrait les excédents. Pour conserver au pinceau sec toute son efficacité, il est judicieux de le tamponner souvent sur un chiffon propre et sec. (les supports ont reçu, au préalable, au moins une couche de la préparation de base, images et dentelle ont reçu une couche de gomme laque). La technique est la suivante :
· J’encadre avec ma couleur
· J’étire ma couleur (pour donner de la lumière)
· Je répartis ma couleur (pour donner de la profondeur)
Les ingrédients utilisés :
· lait (de vache)
· pigments
· gomme laque standard, gomme laque brune (pour une finition vieillie), cires, vernis.
Lorsque le choix de la couleur est réalisé, le pigment est disposé dans une assiette (non en carton) ; le lait est versé dans un bocal en verre.
Après trempage du pinceau dans le lait, il est mis en contact avec le pigment jusqu’à l’obtention d’une suspension légère. Pour obtenir la couleur et les effets désirés, on peut aller jusqu’à 4/5 couches, sans séchage long entre les couches. Dans le cas d’application bicolore, il faut toujours commencer par la couleur la plus foncée.
La dentelle, dorée, peut recevoir ce traitement. Il faut cependant penser après séchage, à ‘’nettoyer’’ les bords de la pièce des excédents de dorure. Pour cela, après application d’une couche de gomme laque au tampon sur la dentelle métallisée, en s’efforçant de ne pas dépasser son périmètre, on extrait les zones non collées avec un pinceau propre et sec. (d’où l’intérêt de ne pas dépasser ce périmètre lors de l’enduction de colle précédant la phase de pose de la dorure)
Lorsque la surface à patiner comporte une image, cette dernière est au préalable enduite de gomme laque. Pour l’application des pigments, il sera alors possible de faire abstraction de cette image. Il suffira de la nettoyer, avant séchage, avec un tampon imbibé de lait.
Dans tous les cas, l’application devra se faire avec un mélange lait/pigments très dilué, se souvenir que c’est de la patine et non de la peinture !
Il est préférable de mettre peu et de revenir, plutôt que de tenter de mettre beaucoup pour espérer gagner du temps.